Après avoir essuyé plus de 2 mois de disette sportive, qu’il était bon de retrouver notre cher ballon ovale !
Lui qui était resté cloîtré au sein des locaux de ses détenteurs, dans l’ultime espoir de refouler cette verte pelouse sur laquelle il aime tant rebondir capricieusement ! Peut-être pour lui, aussi, le temps de se régénérer à notre instar…
Enfin ! Comme un symbole, la toute première compétition tous sports confondus, avec des enceintes pleines à craquer, a repris ses droits en Nouvelle-Zélande ! Véritable pays du rugby, le géant "Black" a fait une rentrée pour le moins inédite... L'avènement du Super Rugby Aotearoa, opposant ses 5 franchises locales à l’occasion de matchs aller-retour, aura fait le plus grand bonheur de tous les Aficionados de la planète rugby !
Un Super Rugby Démantelé
En bref, le Super Rugby pré-Covid-19 était une compétition regroupant 5 franchises Néo-Zélandaises, 4 Australiennes, 4 Sud-Africaines, 1 Japonaise et 1 Argentine réparties en 3 conférences !
Vous l’aurez donc bien compris, ce modèle de compétition n’est donc pas (si vous me permettez l’expression) « Covid-compatible »… De plus, ce championnat multinational n’attirait pas les foules et laissait trop souvent des stades de renommées mondiales… désertiques.
Mais pourquoi cela ?
Commençons par le cas des franchises australiennes.
Depuis quelques années déjà, le rugby Wallaby connait une baisse de résultats sportifs, sur l’échiquier international, non négligeable. Aussi, bien que le rugby soit très important pour les Wallabies, celui-ci se divise en 2 disciplines égales que sont le XV et le XIII, avec notamment la très réputée NRL (National Rugby League), qui détient une solide base de partisans et qui, forte de sa réussite, convoitise bon nombre de quinziste qui en viennent à opter pour le XIII…
D'autre part, le rugby de l’hémisphère Sud, regroupant ses meilleurs éléments nationaux au sein de franchises (contrairement à l’Hémisphère Nord qui privilégie l’appartenance à des clubs), met tout en œuvre pour la réussite de sa sélection Nationale et non pour ses franchises (en France, les clubs sont beaucoup plus indépendant vis-à-vis de la Ligue).
Dès lors, on constate un réel engouement autour des matchs des 3 géants de l’hémisphère Sud . qui semble disproportionné par rapport à celui constaté lors des matchs de Super Rugby.
Alors, la crise sanitaire, ne touchant que très peu l’île de Fougère et ne permettant pas de se déplacer au 4 coins de l'hémisphère Sud, comme l’exigeait le Super Rugby, ouvrit les yeux des dirigeants de la "NZRU" et de la "SANZAAR" qui lancèrent le "Super Rugby Aotearoa". Tout cela dans le but de reconquérir le cœur des supporters Néo-Zélandais, en manque de ballon ovale ! Résultat ? Un succès total ! En effet, dès la première journée opposant les Highlanders d’Otago aux Chiefs de Waikato au Forsyth Park Stadium ainsi que les Blues d’Auckland ou Hurricanes de Wellington à l'Eden Park, quel bonheur de revoir ces deux enceintes garnies à foison, prêtes à se délecter des fulgurances des nombreuses stars présentes sur les pelouses ces soir-là !
Il aura tenu toutes ses promesses !
La soif de grandes envolées et tout simplement de rugby oblige; c'est avec gourmandise que les amateurs de belles actions attendaient donc le départ de ce Super Rugby Aotearoa !
En effet, tout amoureux du ballon ovale, exsangue de courses chaloupées ou de carreaux engagés ne pouvaient que rêver des virtuoses de notre sport qu'incarnent Sevu Reece, Beauden Barrett et tant d'autres...
En règle générale, les franchises Néo-Zélandaises dominent amplement le Super Rugby. Alors quoi de plus alléchant que de les regrouper en une seule et même compétition !
Volontaire de regagner les faveurs des exigeants "puristes" que sont les supporters Néo-Zélandais, nombreuses étaient les promesses émises à leurs égards...
Alors comme on dit souvent : "promesses tenues !"
Fort de ses 5 ambitieuses franchises, la saga "Aotearoa" aura tenu tous ses engagements ! Entre Désillusion des Chiefs, suprématie des Crusaders, retour au premier plan des Blues, menace des Hurricanes et trouble-fêtes joués par les Highlanders, le suspense aura atteint son paroxysme jusqu'à l'avant-dernière journée qui mènera au sacre des Crusaders, suite à leur probante victoire sur les Highlanders !
Forts de leur sacre la saison passée face aux Jaguares argentins de Gonzalo Quesada, les hommes de l'illustre Scott Robertson auront tenu leur rang sur l’île de Fougère, non sans difficultés certes, mais avec une capacité à surclasser l'adversaire dans les derniers instants de leurs rencontres, plus que déconcertante... Cependant, la courte défaite sur leur sol face aux Hurricanes résonnera comme la seule fausse note d'un parcours maîtrisé de bout en bout ! Vous l'aurez donc bien compris, les Crusaders sont donc les vainqueurs de ce tout premier "Super Rugby Aotearoa" !
Successeur de Dan Carter, le nouveau 10 All Blacks : Richie Mo'unga en action avec les Crusaders.
A l'extrême opposé de cela, on constate un chiffre, 0... 0, c'est le nombre de victoires des Chiefs lors de cette parenthèse Néo-Zélandaise, peu prolifique pour le nouvel arrivant à la tête de l'équipe : Warren Gatland, ex-manager en chef du XV du Poireau qui aura vécu des débuts plus que tumultueux à Waikato... Faible d'un Anton Lienert-Brown méconnaissable offensivement, l'une des rares satisfactions de la province de l’île du Nord aura été le troisième ligne aile, aussi bien hyperactif que pétri de talent : Lachlan Boshier.
L'attraction des Chiefs Salomon Alaimalo n'aura pas affolé les compteurs lors de cette saga "Aotearoa" !
Du côté de l'île du Sud, on retrouvait de jeunes et fougueux Highlanders incarnés par le fils de Warren Gatland : Bryn, qui offrira la victoire aux siens en effectuant un somptueux drop pour venir coiffer sur le fil les Chiefs (28-27), amorçant leur descente aux enfers... Jamais très loin des meilleurs, nombreuses sont les satisfactions pour la franchise basée à Dunedin. En effet, orphelin de numéro 8, suite à l'arrêt de carrière internationale du légendaire Kieran Read, une des pistes probables des dirigeants All Blacks est l'explosif Marino Mikaele-Tu'u. Auteur de très belles prestations tout au long de cette compétition, le natif de Miramar (Nouvelle-Zélande) n'aura donc pas déçu !
L'un des Pressentis pour succéder à Kieran Read en action : Marino Mikaele Tu'u.
Du côté de Wellington, l'absence d'engouement médiatique n'enlevait en rien la forte attente de confirmation de Jordie Barrett, TJ Perenara ou encore Ngani Laumape... Ce dernier avait d'ailleurs fait objet de nombreuses spéculations. Mais comme un symbole et preuve que le "Jersey" des Hurricanes lui va comme un gant, l'ouragan Laumape à déferlé sur les différentes défenses osant lui barrer la route ! Peuvent en témoigner les malheureux Otere Black et Beauden Barrett, tous deux victimes de ces déferlantes... Enfin, si je m'attarde autant sur ce dernier c'est pour amplement vous faire comprendre que les Hurricanes ne sont pas passés loin du titre ! En effet, à la course avec les Blues et les Crusaders, ils ont pourtant été les seuls à venir vaincre l'incontesté de Chritchurch chez lui. Performances encourageantes d'autant plus que l'on vient d'apprendre que l'arrière international Jordie Barrett vient de prolonger avec la franchise !
Chambrage collectif des Hurricanes avec leur ancien coéquipier : Beauden Barrett après un somptueux essai de Dan Coles !
Chez les Blues, on aura vibré jusqu'au bout ! D'un jeu séduisant, les locataires de l'Eden Park auront plus que redorés le Blason Bleu, en berne depuis quelques années... Alors bien-sûr certains s’esclafferont que tout cela est dû à l'arrivée de la star Beauden Barrett et du légendaire Dan Carter (qui n'aura finalement pas joué du tournoi). N'empêche que les révélations des deux bombes situées sur les ailes que sont Mark Telea et Caleb Clarke (fils d'Eroni) ajouté à cela la confirmation de Rieko Ioane, on ne pouvait que se délecter d'un escadron d'attaque de ce calibre... Auteurs de très belles prestations aux postes de troisièmes lignes, les ex-internationaux U20 : Hoskins Sotutu et Dalton Papali'i (déjà All Blacks), ont eux aussi marqués des points aux yeux des sélectionneurs All Blacks !
Enfin, tout ce petit monde encadré par le capitaine de 140 kilos Patrick Tuipolutu aurait fait preuve de panache, aboutissant presque au détrônement des Crusaders...
Des Blues séduisants passés à deux doigts du sacre au dépit des Crusaders
Source : Rugbyrama
Malheureusement entaché par la recrudescence de la pandémie en Nouvelle-Zélande, le classement aura finalement reflété les forces en présence. Et même si le tant attendu Blues - Crusaders à l'Eden Park n'aura pas eu lieu, cette formule "locale" du Super Rugby aura tenu ses promesses. Tout cela en offrant un parfait amuse-bouches aux passionnés de rugby en attendant la reprise de Notre cher Top 14 !:
Rugbystiquement'votre
MA
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