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JIFF : La combine

Photo du rédacteur: MA MA

Dernière mise à jour : 1 avr. 2021

Edicté par la LNR (Ligue nationale de rugby) depuis la saison 2010-2011, le règlement du quota de JIFF (Joueur issu de la formation française) semble aujourd'hui porter ses fruits. De plus en plus de jeunes éclosent en TOP 14 et sont amenés à briller au niveau international. Cependant, ce strict règlement incite les écuries françaises à acquérir de très jeunes étrangers pour leur centre de formation, afin qu'au bout de 3 ans, il puisse être "étiquetés" JIFF.


Qu'est-ce que la politique du quota de JIFF ?


Un joueur - français ou étranger - est dit "JIFF" s'il a effectué 3 années - avant ses 21 ans - au sein d'un centre de formation ou s'il a été licencié 5 années d'un club français affilié à la FFR avant ses 23 ans.


Dans le but de faire respecter cette politique novatrice, un règlement des plus stricts est imposé aux écuries de TOP 14 :

- 55% de l'effectif doit être JIFF,

- Un maximum de 14 NON-JIFF est autorisé par club (jusqu'à 16 pour les promus)

- Les feuilles de matchs doivent être composées en moyenne de 16 joueurs JIFF sur l'ensemble de la saison.


En cas de manquements à ces directives, les clubs encourent des baisses de droits TV et d'amples retraits de points. Inversement, le bon respect de celles-ci peut leur rapporter des primes allant de 100 000 à 300 000 euros. Raison de plus pour se tenir à carreau.


Chiffres : LNR



Mais les points de vue divergent quant au réel impact de cette politique visant, en théorie, à récompenser la formation française. L'illustre président du Stade Français Paris, Max Guazzini lors d'une interview accordée aux "décrypteurs" du Figaro Live en 2018 la louait : "Les JIFF permettent de donner leur chance aux jeunes Français tout en évitant l'arrivée massive de joueurs étrangers.". Certes. Mais cette vision laisse libre cours à quelques filouteries des formations hexagonales comme le met en exergue Dimitri Yachvili - historique demi de mêlée du XV de France - dans une interview pour le Midi Olympique en Janvier 2019 : "Il suffit de faire venir des Fidjiens et des Géorgiens dès l'âge précoce de 17 ans que tu intègres à ton centre de formation. Au bout de 3 ans, ils obtiennent le statut de JIFF."

Lors de cette entrevue, le "Yach" ajoute : "Un JIFF devrait être un joueur réellement issu de la formation française et de ses écoles de rugby !".


Junior Tabuavou est l'une de ces pépites de 18 ans venues des îles, aujourd'hui 3/4 centre espoir du Racing 92. Natif de Dakuibeqa (Fidji) et passé par Rotorua (Nouvelle-Zélande), ce jeune îlien a su s'attirer les faveurs de Dimitri Szarzewski qui, épaulé par Yannick Nyanga, Joe Rokocoko et Milan Volavola (agent du joueur), a facilité son arrivée en France. Les Franciliens ont ainsi pu s'accorder les services du jeune Fidjien pour une durée de 3 ans - au travers d'un contrat espoir - ; la durée nécessaire pour obtenir le statut de JIFF.

Un contrat dont se réjouit Junior Tabuavou qui, bien conscient du labeur à accomplir dans l'Hexagone me confia :

" C'était mon rêve de venir jouer en France ! "


Bien entendu, quitter ses proches pour trouver refuge 20 000 kilomètres plus au Nord du globe, n'est pas chose évidente. Désireux d'intégrer le mieux possible le jeune Tabuavou à son effectif, le Racing 92 semble tout mettre en œuvre pour faciliter son intégration, sur et en dehors du terrain, en l'aidant à surmonter la barrière linguistique primo et en se livrant au collectif ainsi qu'à des personnes de confiances deuxio.


En tant que Français curieux devant un joueur passé par la Nouvelle-Zélande, je me suis surpris à questionner Junior sur les différences entre le rugby français et le néo-zélandais. Sa réponse fut pour le moins étonnante. Après avoir loué l'esprit d'équipe et la structuration du rugby hexagonal, il a évoqué une certaine similarité dans la façon de jouer entre ces deux célèbres nations du rugby cosmopolite. Peut-être raison pour la quelle, Jonathan Sexton avait déclaré : "Jouer la France, c’est un peu comme jouer les All Blacks : ils ont cette mentalité de marquer à tout prix."


Par ailleurs, le parcours de Junior Tabuavou nous rappel celui d'un virtuose du XV et du VII, expatrié en France par l'intermédiaire du respecté Sireli Bobo : Virimi Vakatawa. Mais si l'intéressé se garda d'appuyer le parallèle une poignée de seconde durant, il finira par me lâcher :

" Bien-sûr Virimi Vakatawa est un exemple, et nos deux parcours sont pour l’instant similaires. J'espère suivre ses pas. "


Une chose est sûre, plus les clubs iront chercher tôt de jeunes étrangers, plus leur envie de suivre la voie tracée par leurs prédécesseurs naturalisés Français s'affirmera. Une tendance qu'illustre implicitement Junior Tabuavou :


" Mon rêve est de jouer pour les îles Fidji, mais si l’occasion se présente de jouer pour la France, je n’hésiterai pas une seule seconde. "

Vous voilà donc bien au courant des combines des équipes professionnelles pour respecter le quota de JIFF. Enfin, malgré les filouteries règlementaires et preuve que cette politique de JIFF porte amplement ses fruits, le Racing 92 est au top du classement des moyennes de JIFF alignés par match (20 joueurs sur 23) tout en étant 3è du TOP 14. Chapeau !


Thank you Junior.


Rugbystiquement'votre

MA

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