Sur l'île de la Réunion, levez les yeux et vous pourrez contempler les pitons des neiges, de la fournaise et j'en passe. En équipe de France à VII, faites la même chose et vous apercevrez Jordan Sepho ! Du haut de son mètre 96, le Réunionnais fait également parler de lui pour ses qualités de sprinteurs qui font de lui un "athlète aux capacités physiques hors-norme" selon les dires de Jérôme Agénor, président de L'Étang-Salé Rugby Club, association où il a réalisé ses débuts il y a à peine 4 ans…
Découvrez donc le "Tchic Tchac" de Jordan Sepho, l'un des grands espoirs du rugby à VII français.
(Toutes les photos m'ont été transmises par le joueur)
Pouvez-vous décrire votre parcours jusqu'à maintenant ?
Jordan Sepho : "J'ai commencé le rugby il y a 4 ans et demi sur l'île de la Réunion avec une équipe locale. Ensuite, j'ai intégré la sélection universitaire réunionnaise, ce qui m'a permis de disputer le championnat de France universitaire. A cette occasion, j'ai été repéré par l'équipe de France U avec laquelle j'ai participé aux Jeux Olympiques Universitaire. Après cet évènement, j'ai été convoqué pour un stage avec l'équipe de France à VII."
Vous êtes pourtant originaire de l'île de la Réunion où le rugby est peu connu. Comment l'avez-vous découvert ?
J.S : "J'ai effectué mes premières courses ballon en main par le biais de mes amis du lycée. J'ai ensuite rapidement pu intégrer l'une des 12 équipes insulaires réparties entre la division "Honneur" et la "Promotion d'Honneur" (l'équivalent des 7e et 8e divisions fédérales françaises)."
Comment s'est déroulée votre arrivée dans l'équipe de France VII ?
J.S : "Après avoir été repéré par le staff de Jérôme Daret, j'ai été convoqué pour une période d'essai de 3 mois. Je fais partie d'une nouvelle génération de joueurs et nous avons été vraiment bien intégrés, c'est un super groupe !"
Qu'est-ce qui vous plaît dans cette discipline ?
J.S : "Le VII est un sport où l'espace est roi ! Même s'il n'est pas fait pour certaines morphologies, on y trouve des profils atypiques et différents qui évoluent sur le même terrain. Personnellement, je trouve que le VII est réellement plus agréable à regarder que le XV. C'est un jeu de mouvement loin des longues phases arrêtées de son homologue. C'est donc forcément une forme de jeu où tu peux plus librement exprimer tes qualités tout en touchant davantage de ballons."
Le soleil réunionnais ne vous manque pas trop au vu de la météo parisienne ?
J.S : "Honnêtement... On s'adapte. La fraîcheur ne me dérange pas ! En revanche, la pluie est une toute autre affaire… C'est quand même beaucoup moins drôle de jouer sous des trombes d'eau. Mais exceptée la pluie, on se fait à ce climat."
Quels souvenirs retenez-vous des Jeux Olympiques Universitaire de Naples en 2019 ?
J.S : "La première remarque que je me suis faite était du genre "Waw, tout ce monde !". C'est vraiment une expérience à vivre. Au vu de ce que j'ai connu aux Jeux Olympiques universitaires, j'ai vraiment hâte de voir ce que seront les grands J.O. Cet évènement dégage une atmosphère de folie ! C'est une source de pression mais qui galvanise par la même occasion. Lors des JO Universitaires tu découvres des origines et horizons différents et d'autres sports, c'est vraiment une ambiance à part."
Quel est le joueur qui vous a le plus marqué depuis votre arrivée dans l'Hexagone ? Pourquoi ?
J.S : "Ah ! J-P... Jean-Pascal Barraque, sans hésitations ! C'est vraiment un joueur complet. A première vue, il fait partie de ces joueurs qui ne payent pas de mine, mais qui excellent dans tous les compartiments du jeu. Peu de choses lui échappe, il est vraiment très doué."
Après de longs mois d'arrêt, vous avez repris la compétition à Dubaï. Quelles étaient vos sensations ?
J.S : "Nous étions vraiment heureux à l'idée de rejouer et de retrouver des sensations, peu importe le résultat. La compétition nous a vraiment manqué, on a vraiment besoin de ça ! Après plus d'un an sans jouer, nous étions réellement excités à l'idée de reprendre."
Les JO de Tokyo approchent. Quelles sont vos attentes ?
J.S : "En ce qui nous concerne, nous, les nouveaux, sommes plutôt tournés vers les J.O. qui auront lieu en France en 2024. En étant réaliste, je ne pense pas que les coachs prendront le risque d'envoyer des minots aux J.O. cet été. Tu deviens un bon septiste avec le temps et l'expérience, c'est pourquoi ce serait un peu présomptueux de s'imaginer aux J.O. dès cet été !"
Propos recueillis par MA
Rugbystiquement'votre
MA
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