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Edwards & Nienaber ou les quintessences de deux prétendants à 2023

Photo du rédacteur: MA MA

Alors que moins de 2 printemps nous séparent de la coupe du monde en France, le casting s'étoffe, les acteurs se jaugent au moyen de "test matchs" et des têtes de séries émergent progressivement. Il est vrai que ces dernières ne diffèrent guère d'année en année. Pourtant, le XV de France y figure. Lui qui bon en mal an, désespérait à retrouver son "french flair" d'antan, semble se l'être réapproprié, au grand bonheur d'un peuple français à la recherche d'émotions, alors que la pandémie de COVID-19 invite plus à la morosité qu'à l'alégresse.


De facto, une triade de têtes de séries apparait. Malgré la double déroute irlandaise et française de All Blacks en bout de course, ces derniers, pour d'évidentes raisons, endosseront une fois de plus le costume de favoris. Les Bleus et Springboks complètent ce trio. 2-1 pour l'Hémisphère Sud…

Deux hommes incarnent ces succès : Shaun Edwards et Jacques Nienaber, respectivement entraîneurs de la défense des Bleus et des Springboks - bien que le second soit, depuis l'épopée japonaise, manager par intérim des verts et ors.


Nienaber : Assumer l'identité Springboks


Natif de Bloemfontein (AFS), Jacques Nienaber est physiothérapeute de formation. En 1997, ce dernier fait ses débuts dans le monde de l'ovalie. Il fera chronologiquement ses armes en tant que : membre du staff (préparateur physique puis entraîneur de la défense) des Free State Cheetahs, des Toyota Cheetahs, des Stormers, du Munster (Irlande) puis de la nation arc-en-ciel. Depuis 2005, Nienaber corrèle son parcours à celui de Rassie Erasmus, ex-springbok (45 sélections), un entraîneur de renom considéré par Vata Ngobeni, journaliste sud-africain, comme "un springbok pure souche".


Erasmus & Nienaber c'est un peu comme Will Smith & Martin Lawrence (Bad Boys) ou Han Solo & Chewbacca (Star Wars) - bien que le contraste de pilosité entre ce dernier et Nienaber soit notable. Nienaber est en quelque sorte l'homme de l'ombre essentiel aux ambitions d'Erasmus, qui lui même ne serait rien sans Nienaber à ses côtés.

Lorsque "Rassie" a essaimé l'Afrique du Sud pour l'Irlande, il a su convaincre son acolyte d'en faire autant. Mais alors que la franchise du Munster tourne à plein régime sous la houlette des deux compatriotes, ils se rendent à l'Aviva Stadium de Dublin, un soir de Novembre 2017, pour y contempler la déroute de "boks" apathiques face à de confiants irlandais. C'est alors que les deux protagonistes vont partir d'un constat ô combien pragmatique : "Comment se fait-il qu'un pays de 60 millions d'habitants et 1100 joueurs professionnels (2017) perde contre une nation de moins de 5 millions d'habitants et 160 joueurs professionnels ?". Leur choix est acté, ils vont tout faire pour remédier à ce paradoxe.


Jurie Roux, président de la fédération sud-africaine s'empressera de faire signer les deux techniciens qui selon lui, reflètent ce qui se fait de mieux au pays, à leurs fonctions respectives. A peine arrivé au commande courant 2018, R. Erasmus affirme son ambition : être sacré champion sur le sol nippon (2019). Las pour les amateurs de grandes envolées, être sacré rime avec renouer avec ce pour quoi les boks furent tant décriés : leur jeu restrictif de démolition. Mais gauchement, on se trompe souvent à résumer le jeu des verts & ors à des percussions incessantes, des mauls et du défis par le paquet d'avants. Pourtant, l'essentiel de leurs succès sont basés sur leur défense, et c'est là que J. Nienaber intervient.


J. Nienaber en compagnie de son capitaine Siya Kolisi (SA Rugby)

La méthode J. Nienaber pourrait se résumer en 3 axes essentiels :

- Adaptation

- Passion

- Imagination


De facto, les sud-africains possèdent un système défensif standard composé d'un premier rideau dense souvent agrémenté par Faf de Klerk, utilisé en montée anticipée pour presser le porteur de balle. Le second rideau est donc souvent découvert mais l'intelligence situationnelle de F. de Klerk permet ce schéma. La couverture est, elle, assurée par de bons joueurs de pieds en les personnes de Handré Pollard et Willie Le Roux dans l'optique d'assumer le tendancieux "jeu de dépossession" consistant à maintenir l'adversaire constamment sous pression dans son camp et de passer l'essentiel de son temps à défendre. Ce qui est intrinsèquement et psychologiquement moins éprouvant que de porter le ballon ad vitam aeternam.


Bien que ce système soit efficient, J. Nienaber ne s'y cantonne pas. "Il est un maître incontesté de l'analyse des équipes et de leur organisation sur le terrain." déclarait AJ Venter, ex-international sud-africain, dans les colonnes de World Rugby. Dès lors, l'organisation défensive des boks différera selon si l'Afrique du Sud joue les Blacks ou les Japonais. J. Nienaber sait comment verrouiller ces équipes et donne souvent les clefs de la rencontre à la sienne. De plus, le kinésithérapeute est un passionné. Il sort du lot par le cœur et l'engagement qu'il met à l'ouvrage. Il est ce genre d'entraîneur que vous retrouverez arque bouté sur la ligne de défense avec ses joueurs prêt à monter lors de ses propres séquences d'entraînement ! AJ Venter ajoutera : "Il consacre un temps phénoménales à sa pratique."

J. Nienaber est également un excellent communiquant. Son sens de l'humain et son leadership naturel force le respect. Ce dernier est un créateur capable d'imaginer de nouveaux systèmes défensifs tout en sachant les communiquer le plus clairement possible, pour qu'ils soient assimilés par ces joueurs, dans des laps de temps très courts.


Outre les changements d'intitulés des fonctions du duo Erasmus/Nienaber depuis la suspension du premier, le second ne reste pas moins une pierre angulaire du regain d'identité de la SA Rugby.


Edwards : "Adieu les défaites encourageantes !"

Invoquée par Eric Bayle (Canal +), exultée par Matthieu Lartot (France 2), cette exclamation, ce cri de soulagement, résume idéalement le renouveau du XV de France. Bien que les néons des projecteurs soient braqués sur l'homme au volumineuse lunette de chimiste, il en est un que trop souvent la régie oublie, rogne, lors des plants focalisés sur le box des entraîneurs logés en tribunes. Cet homme, bien connu des spécialistes mais méconnu du grand public se nomme Shaun Edwards.


S. Edwards est un anglais de Wigan, ville connue pour son club de football mais également pour son équipe de rugby à XIII pour laquelle il a joué. Spécialiste des duels et des attitudes défensives hérités de son passage à XIII, l'homme chauve, aux airs viriles et rugueux a entraîné les Wasps (Premiership) de 2001 à 2011 tout en intégrant le staff du Pays de Galles de Warren Gatland, en qualité d'entraîneur de la défense de 2008 à 2019. Très convoité, c'est finalement l'auguste Fabien Galthié, en bon communiquant, qui parvient à l'enrôler dans son aventure.


L'efficacité de la méthode Edwards n'est plus à démontrer. En effet, l'homme aux 36 sélections avec l'équipe d'Angleterre à XIII, a su faire du Pays de Galles, la défense septentrionale la plus redoutée. Voila moins deux ans que le treiziste est implanté à Marcoussis, mais déjà, la méthode fonctionne. Décryptage…


Les regards impassibles des deux stratèges Fabien Galthié (au second plan) et S. Edwards incarnent le renouveau du XV de France. (JDD)

Arrivé dans l'hexagone, S. Edwards a pour objectif premier de déterminer un capitaine de défense. Tandis que tout bon quinziste aurait opté pour un troisième ou deuxième ligne, lui, et c'est ainsi qu'il a toujours fonctionné, prend le parti d'un 3/4 centre : Gaël Fickou. Cela dans l'optique "d'accroitre la vitesse de ligne de défense pour maintenir une pression constante sur l'adversaire", comme il le confiait au micro de France Rugby. De plus, le maître du secteur défensif a une devise articulée autour de trois mots : "Aucun ruck facile". Autrement dit, chaque mêlée spontanée doit être disputée afin que l'attaque soit constamment sous tension.

Mais avant le ruck se déroule une phase de combat, là où l'anglais excelle. L'un de ses tour de passe passe réside dans l'arrachage de balle qui, selon lui, est plus efficace et moins pénalisable que le conteste par un grattage. S. Edwards met donc l'accent sur l'aptitude du haut du corps et prédispose ses hommes à être efficient sur les phases d'arrachage de balle. En somme, les virevoltantes contre-attaques et l'alléchant jeu déployé des tricolores résultent en grande partie de la phase défensive où le XV de France est nettement plus efficace depuis l'arrivée de S. Edwards.


Alors qui de J. Nienaber ou S. Edwards parviendra à donner les clefs du sacre de champion du monde à sa formation ? A l'heure où la défense incarne la quintessence d'une équipe victorieuse, qui des Blacks, des Bocks, des Bleus ou autres prétendants, parviendront à gagner le rapport de force face aux attaques ? Le casting est doré, le compte à rebours lancé, désormais il faut gagner !


MA


Références :

"La défense des Springboks est la clé de leur succès" World Rugby - 28 Août 2021
"XV de France : Shaun Edwards, le patient anglais" France Rugby - 10 Février 2021
"Chasing the sun" Super sport - 4 Octobre 2021
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