Cette saison, le Stade Toulousain a tout raflé. De la Champions Cup, en passant par le Top 14, jusqu'au Championnat Espoirs Reichel, les rouges et noirs n'ont pas laissé la moindre miette à leurs opposants. Révélateurs de l'omnipotence toulousaine, ces 3 triomphes mettent en exergue la qualité du vivier toulousain. Découvrez aujourd'hui le Tchic Tchac de Luca Gruttadauria (19 ans), arrière U18 de la squadra azzura et espoir de la ville rose.
(Toutes les photos m'ont été transmises par le joueur)
Tout simplement, pouvez-vous brièvement vous présenter ?
Luca Gruttadauria : "Je suis né en Belgique mais je possède une double nationalité puisque mes grands-parents sont nés en Italie. J'ai débuté le rugby dans mon pays natal, au Royal Kituro de Schaerbeek à Bruxelles. J'ai par la suite joué au Boitsfort Rugby Club et, depuis 4 ans désormais, j'évolue au Stade Toulousain."
Mais comment de Belgique, êtes-vous arrivé à Toulouse ?
L.G : "J'ai participé au stage animé par Pierre Villepreux dans le Sud de la France à Luberzac. A l'issue de ce dernier, un entraîneur du stage m'a proposé de faire une semaine d'essai au Stade Toulousain. J'ai finalement été retenu pour jouer en Crabos (U18)."
On parle très souvent du "jeu à la toulousaine". Est-ce une légende ?
L.G : "Non pas du tout ! Il y a une vrai identité de jeu axée sur la vitesse d'exécution. C'est assez impressionnant lorsqu'on découvre cette façon de jouer mais on s'y fait vite car la vitesse est l'essence même de notre sport. Le "jeu à la toulousaine", c'est aussi l'envie de jouer tous les ballons, de se régaler sur le terrain tout en respectant les plans de jeu et en étant précis."
Le tournoi des 6 Nations U20 vient de s'achever. Quels regards portez-vous sur la performance de vos compatriotes transalpins et celle de vos collègues français ?
L.G : "Les deux nations ont fait un super tournoi. La France a comptabilisé plus de victoires que l'Italie mais cette dernière a montré de très belles choses et ne passe jamais très loin de la gagne. Le plus bel exemple est la confrontation entre les deux équipes qui s'est soldée par une courte victoire des bleuets (13-11). Chaque année, le rugby italien voit émerger de nouveaux talents. C'est très encourageant pour la suite !"
Avant une grave blessure, vous avez été appelé avec l'Italie U18. Comment cela s'est déroulé et qu'est-ce que ça a représenté pour vous ?
L.G : "Eh bien, ça ne s'est pas passé comme prévu… En effet, ma grave blessure est intervenue durant le tournoi des 6 Nations U18. Cette sélection représentait beaucoup pour moi, car mon arrière-grand-mère italienne, à laquelle j'étais particulièrement attachée, est décédée un an avant ma 1ère sélection. C'est d'ailleurs elle qui a migré de l'Italie vers la Belgique. Donc, cette sélection représentait beaucoup de choses à mes yeux, surtout à ce moment là…"
Vous avez pu défier l'équipe de France U18 à l'occasion de ce tournoi. Un match à part ?
L.G : "Effectivement... J'avais beaucoup d'amis qui jouaient en face ! Mais comme on dit : "Une fois sur le terrain, il n'y a plus d'amitié qui tienne", et cette expression a bien été vérifiée ce jour-là. En effet je joue arrière, et souvent les demi de mêlées nous tapent de grandes chandelles pour nous tester. Eh bien Théo (Idjellidaine) en a profité pour bien m'arrosé cet après-midi là ! (rire) Mais à la fin du match, on a pris une photo avec tous les toulousains, pour immortaliser ce moment magique."
Vous venez de remporter le championnat Espoirs Reichel avec le Stade Toulousain. Qu'avez-vous retenu de cette épopée ?
L.G : "Tout du long des phases finales, nous avons vécu des moments très particuliers avec une incroyable ambiance de groupe. Toute l'année, on a su décompresser quand on le pouvait et être sérieux et bien travailler quand on le devait. Avant chaque rencontre éliminatoire, on était très décontracté dans le bus, à écouter de la musique et danser. Mais lorsqu'on sortait du bus, on savait reprendre notre sérieux et être prêt pour l'entraînement et la mise en place qui nous attendait. Je pense sincèrement que cette ambiance de groupe a été la clef de notre réussite.
Une anecdote ?
L.G : "Celle que je retiendrais ?.. C'est bien-sûr le mythique "ventre et glisse" bien connu de la sphère ovale ! Le bouclier en a clairement prit pour son grade. (rire) C'est un moment magique qui me restera gravé à vie !"
Lors de votre aventure toulousaine, quel joueur vous a le plus impressionné ?
L.G : "Nous n'avons pas eu beaucoup d'occasions de jouer avec les pros, mais c'est évidemment Cheslin Kolbe. Il possède vraiment cette capacité pour te mettre "à l'amande" sur deux pas. Impressionnant !"
Comment se sont passées les célébrations de tous ces titres toulousains consécutifs ?
L.G : "Disons que dans un premier temps, on ne s'est pas échappé pour fêter notre titre de champion de France Espoirs ! Bon, très rapidement, beaucoup de joueur ont été appelé avec l'équipe de France u20. Par conséquent, même s'il manquait une bonne partie des artisans du titre, on a pu faire la fête de dimanche au mardi. Autant vous dire qu'on a pas beaucoup dormi !" (rire)
Et puis les pros ont fait le doublé…
L.G : "C'est ça. On est donc reparti pour une belle fête collective ! Une fois les pros revenus de Paris, nous (les espoirs) avons eu la chance d'effectuer le légendaire tour de bus sur les allées Jean Jaurès pour célébrer les trois titres à la fois. C'était un moment magique. Il y avait une telle ferveur ! C'était vraiment beau et impressionnant. Il n'y a vraiment qu'à Toulouse qu'on peut voir ça."
Après 4 riches années à Toulouse, vous posez vos valises à Nevers. Quels y sont vos objectifs personnels ?
L.G : "Tout d'abord, m'imposer en Espoirs pour peut-être pouvoir tenter ma chance avec l'équipe professionnelle. Le club a un gros challenge qui est de monter en espoir "Elite" (1ère division fédérale Espoirs). J'espère pouvoir participer à cette montée. On verra bien mais comme on dit souvent : "Croisons mes doigts !"."
Jouer pour l'Italie un rêve ?
L.G : "Oui, forcément c'est un rêve qui reste dans un coin de ma tête ! Comme évoqué plus haut, ça me tient à cœur pour mon histoire avec mon arrière-grand-mère. Ceci étant dit, c'est un bel objectif et ce serait également une superbe opportunité rugbystique !"
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