Wallis et Futuna, archipel volcanique bordé de récifs coralliens, dont la température avoisine les 30°C à longueur d'année, est l'une des petites merveilles des territoires ultra-marins français...
Si vous vous laissez tenter à la lecture de cette parenthèse polynésienne, vous exposerez votre imaginaire, aux idéaux océaniques et estivaux qui viendront, inévitablement le flatter... Je vous propose donc aujourd'hui, grâce aux dires de trois espoirs français d'origine Wallisienne, de partir de l'autre côté du globe, pour y découvrir les mœurs et façons de vivre, de cet archipel, aussi bien connu pour son climat chaleureux et tropical que pour sa qualité de pépinière de talents français.
(toutes les images m'ont été fournies par les joueurs)
Mais qui sont-ils ?
Jeffrey Heafala : Né à Wallis, passé par l'US Métro, puis par le RCP XV et aujourd'hui espoir au Stade Français Paris.
Aselo Ikahehegi : De parents Wallisiens, passé par Lille, aujourd'hui espoir au Racing 92.
Jonathan Maïau : De parents Wallisiens, passé par l'AS Lagny (77), espoir au Racing 92
Jeffrey sous les couleurs du Stade Français Paris
1- Wallis et Futuna : Un petit bout de paradis "à part"
Dans l'ombre des îles sœurs que sont les Fidji, les Tonga ou encore les Samoa, se cachent d'autres merveilles du pacifique aux paysages somptueux et à la joie de vivre des plus sincère... Adepte de sports tels que le volley (propice à ses plages plus belles les unes que les autres) et le Va'a (Course de pirogue traditionnelle), l'archipel de Wallis et Futuna trouve en le rugby, le jeu en parfaite adéquation avec la morphologie de ses congénères comme nous l'affirme allègrement Jonathan Maïau :
"La Majorité des Wallisiens jouent devant. Cela est lié à notre corpulence et à nos gènes guerriers... On a une certaine fierté à ne pas perdre sur les contacts !"
Aselo avec les M20 français face à l'Angleterre
Outre ces qualités physiques et mentales indéniables, ces îliens sont de nature on ne peut plus pondérés et discrets. Aussi, ceux-ci accordent une importance toute particulière à leur famille ainsi qu'aux valeurs de solidarité inculquées depuis des générations au sein des traditions de l'archipel de Wallis et Futuna, des faits auxquels Aselo Ikahegi rajoute :
"Nous intériorisons beaucoup nos sentiments. Beaucoup de gens ont du mal à nous cerner. C'est l'une de nos forces..."
D'autre part, une enfance Wallisienne, est une jeunesse coupée de tout, laissant place à la débrouillardise, à la satisfaction personnelle d'entreprendre des choses, même des plus banales, en totale autonomie. Alors, pas de questions de temps, ni d'argent au sein d'Iles ne cherchant qu'à vivre traditionnellement, à l'abri des soucis du monde extérieur, comme le souligne de la plus convaincue des manières, Jeffrey Heafala :
"On vit une enfance heureuse, la belle vie... Quand j'étais petit à Wallis, il n'y avait pas de réseaux, donc pas de téléphone... C'était le bon temps ! (rire)"
Jeffrey lors d'un match au stade Jean-Bouin
Alors, si vous interpellez ces Wallisiens sur le ressenti des familles lorsque l'un de leur cadet est amené a quitter ce petit bout de paradis pour rejoindre l'hexagone, la réponse générale sera la suivante : "C'est un déchirement pour un accomplissement !". En effet, même si la séparation du cocon familial est douloureuse, le sentiment de fierté de voir son nom et ses origines brandis au sommet du rugby tricolore ainsi que celui de constater la réussite d'un jeune de l'île peuplée d'à peine plus de 15 000 habitants, prédomine amplement sur tous le reste.
S'adonner aux cultures matérialistes occidentales et traditionnelles françaises n'est vraiment pas une mince affaire ! Alors, même si les deux cultures séparées par deux océans sont diamétralement opposées, Jeffrey Heafala voit de son côté, sa venue en France comme un moyen de mûrir et celui de s'assurer une voie de carrière professionnelle :
"A Wallis, tu ne cours pas après le temps. Mais en France, tu ne t'ennuies jamais, tu as du travail, des études, alors que chez nous, c'est un peu plus compliqué..."
2 - Gagnant-Gagnant
Offrant à ces jeunes au fort potentiel, la possibilité de faire de leur passion leur métier, les clubs français voient en eux la panoplie idéale du parfait rugbyman moderne, alliant puissance naturelle et mobilité. En effet, de nombreux exemples sont présents pour faire office de témoignage de la réussite de ces Îliens au sein des joutes du rugby métropolitain, à l'instar de Sébastien Vahaamahina, Peato Mauvaka et tant d'autres... Des aînés qui ne manquent pas d'inspirer ces jeunes Îliens rêvant de fouler, à leur tours, les vertes pelouses du TOP 14, en fulminant d'atteindre leur ultime objectif : arborer le maillot bleu frappés du coq.
Jonathan avec le Racing 92
De plus, accompagnés de la plus professionnelle des façons, ces jeunes polynésiens sont une garantie pour la qualité et l'efficacité de la formation française. Une évidence dont les centres de formations hexagonaux ne se privent pas de jouir, en permettant le développement sportif, mental et humain de ces trésors du Pacifique Sud, ce que n'oublie pas de rappeler l'espoir du Racing 92, Aselo Ikahehegi :
"Le Racing m'a apporté beaucoup physiquement/techniquement et en terme de maturité. Je vis à Paris sans ma famille depuis 5 ans, j'ai dû vite m'adapter..."
Aselo avec les espoirs du Racing 92 face à Massy
Mais alors que la vie métropolitaine apparaît comme le parfait moyen pour ces Îliens de se construire en tant qu'homme, l'unanimité apparaît clairement quant au manque que génère l'éloignement de leur communauté restée sur l'île, et vers laquelle ceux-ci ne manqueront pas de se réfugier, une fois leurs vies actives terminées...
Un grand merci à Jonathan, Aselo et Jeffrey pour leur aide. En leur souhaitant de réussir au plus haut niveau et en espérant les voir évoluer dans un futur proche, au sein de notre grande équipe de France !
Rugbystiquement'votre
MA
Trè Fort comme dab continue comme ca mon pote