25, c'est le nombre de pôles espoirs, femmes et hommes confondu(e)s, placés sous l'égide de la FFR, qui couvrent l'ensemble du territoire français.
C'est donc au lycée Joseph Lakanal de Sceaux que se trouve l'un d'eux, axé sur le bassin d'Ile-de-France. Inscrit dans une quête de double cursus scolaire et sportif d'excellence, c'est entre les murs de la cité scolaire des Hauts-de-Seine que des cadres fédéraux, dont Sylvain Bouthier polissent, les plus forts potentiels franciliens à la recherche du plus haut niveau.
Maintenant que ce cadre élitiste est posé, laissons la parole aux principaux intéressés par ce pôle espoir, propice à la maturation de ces jeunes talents.
Pour ce faire, j'ai recueilli les témoignages de Léo Barré (18 ans), produit des formations versaillaise et massicoise, aujourd'hui 1/2 d'ouverture espoir du Stade Français Paris et international U18 et U20, Philippe Savelli (18 ans), Espoir du Racing 92 et international U18, ainsi qu'Enzo Benmegal (17 ans), U18 "Crabos" du Racing 92.
Incarnée par la réussite de Wesley Fofana, Stephen Parez ou Matthieu Bastareaud, la renommée du pôle espoir Lakanal n'est plus à démontrer.
Etudiés avec minutie, c'est au regard de la première année cadette (moins de 15 ans) ainsi que des rassemblements territoriaux, que les recruteurs tentent d'identifier les plus forts potentiels de chaque génération.
"Nous sommes suivis pendant près d'un an ainsi que lors des CET (Centre d'Entraînement Territoriaux) où nous sommes au contact de la crème de l'Ile-de-France…"
Léo Barré
Léo Barré face à Philippe Savelli lors d'un derby Massy-Racing 92
Alors, une fois ces détections effectuées, ce sont quelques 8 à 10 chanceux, avides de performance, qui se voient offrir leurs 3 années lycéennes au sein d'une structure d'exception, propice à leur développement sportif et humain.
Une fierté que nos 3 protagonistes ne manqueront pas de rappeler, bien conscients de l'héritage qui leur est légué.
Internes du lundi au jeudi, c'est un programme copieux qui attend chaque semaine nos jeunes athlètes, et condensé par l'obligation de les libérer les mercredis et vendredis pour les entraînements en club.
"On s'entraîne du lundi au jeudi au pôle. Vitesse et musculation sont également au programme. De plus nous bénéficions d'un suivi mental très poussé pour nos objectifs personnels."
Philippe Savelli
Philippe Savelli face à l'ASM Clermont Auvergne
Bien qu'une forte attente soit polarisée sur ces jeunes, ceux-ci profitent d'un contexte et d'infrastructures de haut niveau. Entre le suivi médical sur les temps du midi, la salle de musculation incorporée au lycée et le stade de la Grenouillère (Sceaux) disponible pour les entraînements du pôle, ces compétiteurs ont de quoi occuper leur temps toute la semaine.
La section 2020/2021 du pôle espoir Lakanal
Par ailleurs, la fédération scrute d'un œil avisé l'évolution de ses jeunes en instaurant des EHI (Entraînement Haute Intensité) ainsi que des "interpoules". Au cours de ces dernières, même si le nom paraît cocasse, les meilleurs jeunes français se retrouvent pour des entraînements communs dans le but de composer les différentes équipes de France.
Ces évènements permettent de se jauger et se frotter à ce qui se fait de mieux en France. Une source de progression indéniable !
De plus, ces "interpoules" s'avèrent être révélatrices de l'évolution des joueurs, recherchée semaine après semaine, jour après jour au sein des pôles espoirs comme le mettent en exergue ses ressortissants.
« Après 3 années au pôle, on remarque une amélioration considérable de tous les aspects techniques de notre jeu, que ce soit le jeu au sol, la démarcation dans des espaces libres etc. »
Enzo Benmegal
Enzo Benmegal à l'entraînement au pôle
Néanmoins, souvent critiqué par nos amis du Sud de l'Hexagone, le CNR (Centre National de Rugby) se situe à Marcoussis. Alors, proximité aidant, les jeunes espoirs du pôle Lakanal s'accordent le plaisir de sessions d'entraînements encadrées par la crème des cadres fédéraux, immanquablement estampillés du coq rouge. Peut-être un avantage de plus à faire partie de cette élite francilienne.
D'autre part, et certains considéreront cela anecdotique, la passation doit également être de la partie entre ces héritiers d'aïeuls prestigieux, de sorte que l'osmose se fasse sans encombre entre ces fougueux locataires des Hauts-de-Seine.
C'est pourquoi, en s'inspirant (qui sait ?) du modèle universitaire, les dirigeants du pôle ont instauré un système de "parrainage" entre ces adolescents dont jouissent plus qu'on ne le croit les filleuls de cette démarche.
« C'est une chance d’avoir Léo comme parrain ! En plus de jouer au pôle et au Racing avec Philippe. On progresse car on cherche toujours à se hisser à leur niveau (ou à s’en approcher au maximum). Ce sont des joueurs des EDF jeunes, alors tout conseil est bon à prendre. »
Enzo Benmegal
D'autre part, ces jeunes sont le fruit du dur labeur de la formation française, ne faisant qu'alimenter d'année en année notre grande équipe de France, fortement décriée il n'y de cela que quelques mois.
Un réel travail de prise de conscience des capacités du joueur est effectué, dans le but que celui-ci élève ses objectifs de façons croissantes et joue ainsi libéré en ayant pleine conscience de ses capacités.
Léo Barré sous ses nouvelles couleurs du Stade Français Paris
Alors, si les Romain Ntamack ou Arthur Vincent explosent au devant de la scène internationale en l'interpellant par leur maturité, soyons assurés que les pépinières de talents que sont les pôles espoirs, continueront à nous délecter de pépites émergeantes sur le court terme.
Rugbystiquement'votre
MA
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