Comme annoncé il y a peu par le chef d'état français, vos envies d'ailleurs, ultérieurs aux charmes fous de nos paysages seront désormais permises !
Alors, pour celles et ceux qui s'aventureraient à franchir les limites pyrénéennes séparant le pays du fromage à celui des tapas, je vous propose un petit prémisse de cette escapade en terre ibérique, pour y découvrir "El VII del León" ...
Ainsi, j'ai interviewé l'un des joueurs phares de cette sélection espagnole et natif de la superbe ville andalouse de Motril : Paco Hernandez.
(Toutes les photos m'ont été transmises par le joueur)
Brève présentation...
Débutant le rugby au sein de sa ville natale, l'andalou rejoindra le Ciencias rugby de Séville, pensionnaire de la "División de Honor" (plus haut échelon national) à l'âge précoce de 18 ans, deux saisons durant... Très vite repéré par le club madrilène des "Complutense Cisneros", il rejoindra le club merengue, auquel il est toujours rattaché à l'heure actuelle, tout en étant joueur du "VII del León " ...
I - Entre interrogation du XV et confirmation du VII
La "División de Honor", regroupant les douze meilleures équipes d'Espagne se développe à grande vitesse et n'hésite plus désormais, (à l'instar des clubs hexagonaux), à faire appel à de nombreux étrangers, dans l'espoir que ceux-ci apportent dans leurs bagages, la culture rugbystique de leurs terres natales, comme nous l'explique Paco Hernandez :
"Nous autres, espagnols, sommes au contact de nombreux Néo-Zélandais, Sud-africains et Argentins, ce qui nous permet de développer notre rugby local et de progresser individuellement."
En progression constante mais encore trop peu médiatisé, le "XV del León", peine de nos jours à faire son trou au sein même du rugby Européen. Alors, la fédération espagnole voit en le rugby à VII, le parfait moyen de se faire connaître à l'échelle cosmopolite des "World Seven Series" (c.f article "Paris Seven")...
Régulièrement occupant de la 14ème place de ce circuit, le "VII del León" fait désormais figure de nations à la trajectoire ascendante des Seven Series, en atteste sa retentissante victoire face aux All Blacks 7's en Mars 2019...
Il fut un temps où les quinzistes et septistes espagnols effectuaient des va et vient entre ces deux sélections de formes de rugby différentes. Cependant, depuis que le VII ibérique a trouvé sa place au sein des World Seven Series, les exigences de ce circuit ne permettent en aucun cas aux joueurs de VII de jouer également à XV, ce que nous précise l'andalou de naissance :
"Nous sommes des spécialistes du VII. Quelques fois, comme à Las Vegas ou à Vancouver cette année, des quinzistes viennent en renfort, ce qui a été le cas du Rochelais, Martin Alonso lors de ces deux étapes des World Series..."
II - L'épopée olympique des JO de Rio de Janeiro
Au delà de ces enjeux, le VII est un jeu spectaculaire laissant place aux belles envolées... En quatre mots, le VII est une fête !
Depuis sa médiatisation et l'engouement constaté autour du circuit, le VII intéresse de nombreuses nations luttant pour une qualification pour les JO à l'occasion desquels, ce sport est désormais représenté. Hors, les places sont chères et le moindre faux pas est potentiellement rédhibitoire... En effet, les espagnols dauphins des Bleus lors du tournoi de qualification Européen pour les JO de Rio, se sont vu dans l'obligation de disputer le tournoi de repêchage à Monaco. Au sein d'un tournoi jonché d'équipes de qualités comme les Samoa, peu de pronostiqueurs misaient sur une qualification espagnole... Elle a pourtant eu lieu ! Auteur d'un tournoi irréprochable, le "VII del León" se retrouva, comme un symbole, opposé aux "Manu Samoa" lors de la finale de ce tournoi de la dernière chance... Au terme d'un suspens palpitant, les León s'imposeront sur le fil (22-19). Un souvenir qui ne laisse pas notre protagoniste indifférent...
"Cette victoire en finale de Cup face aux Samoa, significative de qualification pour les JO de Rio, c'était un rêve devenu réalité !"
Etant donné que goûter à la flamme olympique est l'un des objectifs de tous sportifs, le fait de faire parti des douze nations présentes pour le grand retour du rugby aux Jeux Olympiques, représentait déjà beaucoup pour ces León...
Malgré leurs trois défaites consécutives lors de la phase de poule : chronologiquement face aux Boks (24-0), aux Australiens (26-12) et enfin face aux Bleus (26-5), les espagnols se sont finalement rattrapés lors des matchs pour la 9ème place en battant les Kényans (14-12) puis en accrochant les Eagles (24-12).
Un parcours olympique plus qu'honorable pour cette nation qualifiée de la plus incroyable des manières qui laissera des traces indélébiles dans les mémoires de tous ces León, comme me confiait Paco Hernandez avec émotion :
"Les JO de Rio auront été l'un des plus beaux moments de toute ma carrière de sportif."
Des mots forts pour ce trentenaire qui me glissera plus tard que les septistes espagnols ont désormais pour objectif, de se maintenir jusqu'aux JO 2024 au sein des World Series, dans le but d’être plus constant ainsi que de disputer encore plus souvent la Cup, aux côtés des meilleurs nations. De leurs côtés, les quinzistes viseront à se qualifier pour la prochaine coupe du monde en France.
Une fédération du pays de Cervantès en devenir, s'appuyant sur un "VII del León" ne demandant qu'à goûter une nouvelle fois aux joies olympiques, menés par l'homme de devoirs qu'est Paco Hernandez...
Un grand merci à Paco, en lui souhaitant de retrouver une seconde fois les joutes olympiques aux cotés de ses compatriotes.
Rugbystiquement'votre
MA
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